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Relations Homme-Animal
Quoi de neuf ?
Glasgow en Ecosse est depuis des siècles un lieu de rencontres et d'échanges, centré notamment autour de son université (1450) et du célèbre Collège de Médecine Vétérinaire (1863), devenu faculté en 1949. Glasgow fut aussi l'un des centres importants de l'Art Nouveau, grâce à ses architectes-décorateurs, dont le célèbre Mackintosh. La ville, qui porte toujours les traces de son riche passé industriel (notamment naval), se donne peu à peu un nouveau visage, à grands coups de rénovations urbaines. Ainsi en est-il du « Scottish Exhibition and Conference Centre », bâti sur les anciens docks le long de la rivière Clyde et dont la structure audacieuse ne va pas sans rappeler celle de l'Opéra de Sydney. C'est là que s'est tenue, du 6 au 9 octobre dernier, la 10ème Conférence Internationale sur les Relations Homme-Animal, avec pour thème
« People and Animals : a timeless relationship »
Tous les 3 ans en effet, à l'initiative de l'IAHAIO - aujourd'hui reconnue comme partenaire de travail par l'Organisation Mondiale de la Santé-, chercheurs et praticiens du monde entier se réunissent pour échanger les résultats de leur travail d'observation de la relation qui existe entre l'homme et l'animal, et l'utilisation de celle-ci à des fins éducatives, sociales ou thérapeutiques. Quelque 600 participants, en provenance d'une trentaine de pays et des 5 continents, ont eu l'occasion de prendre connaissance de multiples études, recherches et projets mais aussi de profiter d'un lieu privilégié de contacts et échanges de vues, au niveau international. La conférence a été particulièrement marquée par la présence de pays émergents comme l'Inde, la Chine, la Corée du Sud, et, plus proches de nous, la Slovénie, la Croatie et la Russie. Des pays où une situation difficile (pauvreté, conflits …) n'empêche pas le développement d'un intérêt croissant pour la relation homme-animal et ses possibles applications. Dans son exposé introductif, le Prof. Dennis C. Turner, Président de l'IAHAIO, n'a pas manqué d'évoquer la richesse des recherches sur les effets bénéfiques des animaux de compagnie sur notre santé et notre bien-être mais aussi de souligner la qualité des programmes thérapeutiques et éducatifs dont l'évaluation atteint aujourd'hui des standards appréciés par les autres disciplines reconnues.
Qu'est-ce que l'IAHAIO ?
L' »International Association of Human-Animal Interaction Organisations » a été
créée en 1990. Elle rassemble les associations nationales, et organisations proches par
leurs objectifs, qui s'attachent à faire mieux connaître et comprendre le lien qui unit
les hommes et les animaux. L'IAHAIO a pour mission d'encourager la recherche,
l'enseignement et l'échange d'informations sur la relation homme-animal ainsi que le
rôle bénéfique des animaux sur notre bien-être et notre qualité de vie. Elle s'attache
aussi à attirer l'attention des décisionnaires, à tous les niveaux de pouvoirs, sur les
bénéfices de la relation homme-animal. L'IAHAIO compte aujourd'hui 19 membres
nationaux (dont Ethologia pour la Belgique), 3 membres associés et 13 membres
affiliés.
Quand l'actualité scientifique rejoint les grandes préoccupations
du moment
Il n'est pas de jour sans que l'on parle de nos devoirs et obligations à l'égard des animaux de
compagnie. Pas un jour non plus sans que l'on évoque les bienfaits sociaux, éducatifs,
affectifs, psychologiques, physiologiques … de cette présence aux côtés des humains. Qu'il
s'agisse d'enfants, d'adultes ou de personnes âgées, en bonne santé ou non, valides ou non …
Les multiples aspects de cette relation privilégiée que les humains entretiennent avec leurs
animaux familiers (principalement les chiens et les chats qui sont présents dans un ménage
sur deux en Belgique) font l'objet d'études et d'expériences de vie, notamment en milieu
institutionnel (écoles, maisons de soins et de repos, unités palliatives, départements
psychiatriques, structures d'accueil pour handicapés, hôpitaux, …). L'intérêt grandissant que
portent le secteur médical et paramédical, les sciences humaines, la presse et les pouvoirs
publics pour le sujet, montre à suffisance que, bien plus qu'un phénomène de mode, il s'agit
d'un réel fait de société auquel on ne peut rester indifférent.
Enquête sur 3 continents … mêmes résultats : les possesseurs d'animaux se rendent
moins souvent chez leur médecin !
C'est ce qui ressort des travaux menés par Bruce Headley de l'Université de Melbourne. Ils
résultent d'une enquête réalisée en Allemagne en 1996 et 2001, auprès de 10.000 personnes
au total. En 2001 auprès de 1451 Australiens. Et, de 2002 à 2004, auprès de 642 Chinois. Les
chercheurs ont eu l'idée de répartir l'échantillon en 3 catégories, selon leur état de santé
général. C'est ainsi qu'ils ont pu observer que les possesseurs de longue date appartenaient au
groupe en meilleure santé, suivis de ceux ayant acquis récemment un animal et enfin de ceux
n'ayant plus d'animal ou n'en ayant jamais possédé. En matière de possession, seuls chats et
chiens ont été pris en considération. Les chiffres montrent plus particulièrement que les
possesseurs se rendent 15% (Allemagne et Australie) à 20% (Chine) moins souvent chez le
médecin. Ce taux reste significatif après contrôle de paramètres tels que le sexe, l'âge, l'état
civil, les revenus et autres variables habituellement prises en compte quand il s'agit de santé :
8% (Allemagne et Chine) et 11% (Australie).
De tels résultats interpellent à l'heure où les gouvernements de nombreux pays se penchent
avec inquiétude sur la croissance des dépenses en matière de santé et/ou leur financement. Les
scientifiques n'ont dès lors pas hésité à faire des extrapolations. Ils en concluent que les soins
ainsi évités auraient permis d'économiser par an 5,59 milliards d'euros en Allemagne et 3,86
milliards de dollars australiens (2,24 milliards d'euros) à l'autre bout de la planète. Pas de
chiffres pour la Chine mais la présence de cet énorme pays dans ce panel ne manque pas
d'intérêt : la possession animale y est en effet un phénomène (socialement acceptable) récent
mais en pleine expansion.
Moins d'absences scolaires pour raisons de santé chez les « petits maîtres »
Les familles possédant des animaux de compagnie ont-elles des enfants en meilleure santé ?
De récentes études médicales suggèrent que des enfants exposés dès leur plus jeune âge à la
présence d'animaux développent une meilleure résistance. Certaines attestent même de la
réduction du risque d'asthme et autres allergies. Le Dr June McNicholas, psychologue de la
santé, a voulu voir l'impact de la présence d'un animal sur la santé de l'enfant et donc sa
fréquentation scolaire. Pour ce faire, elle a examiné 256 enfants âgés de 5 à 11 ans
(Angleterre et Ecosse). Des échantillons de salive, considérés comme d'excellents indicateurs
de fonctions immunitaires et donc de santé, ont permis de lier cette meilleure fréquentation
scolaire à l'état de santé des enfants. Tenant compte des variations saisonnières, l'auteur a
néanmoins constaté moins d'absences pour maladie chez les enfants possédant un animal de
compagnie. En classe d'accueil, les enfants étaient davantage présents (18%). De même en
1ère année (13%). Quant aux petits maîtres de 5 à 7 ans, ils fréquentaient l'école en moyenne 3
semaines de plus que leurs condisciples ne possédant pas d'animaux.
Faire un break « animal de compagnie »
Une étude américaine présentée par le Dr Sandra Baker a été réalisée sur 20 professionnels de
la santé (médecins, infirmières et thérapeutes), hommes et femmes, travaillant en milieu
hospitalier. Elle indique, après un contact de 5 min. avec un chien de thérapie et son
accompagnateur, une réduction de stress équivalente à celle obtenue au bout de 20 min. de
repos classique. Si l'on connaissait déjà l'effet bénéfique du contact avec les animaux sur les
patients, il est rare que cet effet soit mesuré sur le personnel de soins. Pourtant les
témoignages de manquent pas. Voici donc une étude qui mérite d'autres investigations plus
larges et plus approfondies. Non pas en termes économiques de performances mais
d'amélioration des conditions de travail et de la qualité de vie.
Les chats ont la cote
S'il est un animal qui de tous temps a fasciné les humains, c'est bien le chat, ce petit félin au
corps souple, aux oreilles pointues, aux yeux magnifiques, à la robe chatoyante. Le chat est
certes un indépendant mais il est loin d'être l'animal solitaire et hautain que certains
prétendent. Il peut s'avérer très jouette, surtout s'il est jeune. C'est aussi un épicurien qui
passe de longues heures à somnoler aux côtés de son maître dans le fauteuil ou même sur ses
genoux, à se laisser caresser tout en répondant d'un vibrant ronronnement. Ce calme
apparent n'empêche pas les scientifiques de s'intéresser à lui.
Quel que soit leur âge et leur situation, les Anglais adorent les animaux et particulièrement
les chats. En les privilégiant parfois par rapport à … leurs semblables. La Société britannique
de protection des chats a donc mené l'enquête. Elle s'est notamment intéressée à
500
possesseurs de chats âgés de 55 ans et plus. Pour 82%, leur chat les aide à vaincre le stress et
à se relaxer, pour 62% il diminue la solitude. 75% préfèrent partager leurs sentiments avec
leur chat plutôt qu'avec les humains. Pour leur chat, 48% accepteraient de déménager, 60%
reporteraient des vacances et 48% iraient jusqu'à s'endetter …
La même étude a été menée auprès de
100 enfants âgés de 13 ans et moins. 81% déclarent
préférer leur chat à leurs parents ou à un ami pour partager leurs sentiments. La plupart (87%)
considèrent d'ailleurs leur chat comme un ami intime. Même si le chat ne bénéficie pas des
mêmes qualités de « lubrifiant social » que son compère chien, 80% des enfants affirment que
leur chat les aide à se sentir mieux avec leur famille et leurs amis car il est souvent un sujet de
conversation et d'intérêt mutuel. 35% ont aussi une meilleure estime d'eux-mêmes et 80%
enfin assurent que leur chat les fait rire.
Une autre étude réalisée auprès de
100 adultes âgés de 20 à 40 ans révèle que les
possesseurs de chats se montrent bien plus tolérants à l'égard de leur animal qu'envers leur …
partenaire. Ainsi 60% accepteraient la mauvaise haleine de leur chat mais pas celle de leur conjoint. 55% tolèrent qu'il tire la couverture à lui s'il passe la nuit sur le lit. Près de la moitié vont même jusqu'à dire qu'ils passent une meilleure nuit en compagnie de leur chat que de celle de leur compagnon/gne. Mais les chats peuvent aussi jouer un rôle actif comme le montre une expérience menée à Saxerriet, un
établissement pénitentiaire semi-ouvert en Suisse. 130 détenus y travaillent dans les champs et à la ferme. C'est au milieu des années 80 qu'a été mis en place un programme expérimental qui, au vu de son succès, se poursuit aujourd'hui encore. 20 à 25 détenus, pour la plupart volontaires se sont vu confier chacun un chat dont ils ont accepté l'entière responsabilité. Ils en prennent soin dans leur cellule et/ou en-dehors et peuvent, lorsque cela s'avère possible, se le voir définitivement confier lors de leur libération. Ce programme a pour objectif d'offrir une compagnie mais aussi l'opportunité d'avoir une responsabilité, de devoir prendre des décisions, d'apprendre à assurer le bien-être d'un autre être vivant. Au travers d'interviews réalisées en 2003, les résultats du programme ont été évalués non seulement auprès des détenus concernés mais aussi de ceux ne participant pas au programme ainsi qu'auprès du personnel encadrant le programme. Le bilan est positif. Pour les détenus concernés, l'animal leur a permis de combler leur solitude. C'est un être vivant en qui ils ont confiance et qui ne les jugent pas. L'affection donnée et reçue a quelque peu humanisé un lieu où il n'est pas aisé d'exprimer ses sentiments. Expression d'émotions propices aux traitements psychologiques. Pour certains même, leur chat a été la seule motivation à traverser ces années difficiles. Ceux qui n'avaient pas de chat ont pour leur part apprécié cette présence dans la cour ou dans la salle de télévision sans pour autant vouloir en prendre personnellement la responsabilité « pour ne pas confiner ou punir l'animal comme un criminel ». Quant aux responsables du programme, ils estiment avoir atteint leur objectif. Les prisonniers concernés ont appris à prendre des responsabilités, ce qui n'est pas évident dans le milieu carcéral. Ils ont aussi retrouvé l'estime d'eux-mêmes, repris confiance, ce qui est important pour leur resocialisation. Un témoignage aussi, qui est une belle histoire véridique. Le personnel de
l'hôpital de Puy-en-Velay (France) n'imaginait pas trouver un partenaire de travail en accueillant un brave minou errant. Très vite sa présence a, sur certains patients, un impact qui n'échappe pas au kinésithérapeute et à l'ergothérapeute. Ainsi une patiente hémiplégique et prostrée résiste à toutes les stimulations jusqu'au jour où le chat s'installe sur ses genoux. La patiente réagit alors en le caressant puis lui murmure des choses à l'oreille avant de s'adresser au personnel ébahi. L'expérience est renouvelée et « utilisée » pour l'encourager et la motiver à sortir de son apathie. Jusqu'au jour où elle déclare solennellement à l'équipe que le chat lui fait plus de bien que son médicament et qu'elle le baptise « Prozac » ! Une cinquantaine d'autres patients - dont un petit réfugié bosniaque, traumatisé par les événements violents auxquels il a assisté ou un adolescent infirme moteur cérébral - ont profité pendant 6 ans, sous la conduite des thérapeutes, des bienfaits de ce compagnon inhabituel. Des bienfaits observés et constatés mais encore difficiles à expliquer. Selon le Dr Didier Vernay, chef de service au CHU de Clermont-Ferrand qui a entamé une démarche d'observation :
« Le chat, l'animal familier en général, permet une interaction verbale sans carcan mental, sans pensée rationnelle et plus simple. Certains animaux ont le don de percevoir nos états émotionnels profonds du moment, d'arriver à être en contact de la souffrance, sans jugement. En fait, nous imaginons que l'animal entre en empathie avec nous. Nous essayons de lui attribuer notre propre monde pour entrer en communication avec lui ».
Un leitmotiv : les animaux nous font du bien
Des jeunes en marge aux personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer en passant par les
victimes d'attaques terroristes, la présence de l'animal de compagnie peut influencer la
qualité de vie et améliorer le bien-être. Certains, notamment dans les pays anglo-saxons,
n'hésitent pas à parler de thérapie avec l'animal, d'animal thérapeute, de zoothérapie …
Faute de critères scientifiques avérés et de protocoles définitifs, nous évoquons plutôt les
activités associant l'animal. Ces activités pouvant avoir un objectif de (ré)éducation, de
socialisation ou même - et bien évidemment – d'accompagnement thérapeutique.
Kim Monteith travaille à la SPA de Vancouver au Canada. En 2001, elle est amenée à
secourir des animaux dont les jeunes maîtres (des ados de 14 à 24 ans), souvent connus des
services de police, abusant de substances illicites et ayant rompu le contact avec leurs
familles, vivent
la difficile expérience de la rue. Elle constitue une équipe de professionnels
(vétérinaires, assistants sociaux, psychologues …) avec laquelle elle élabore un programme
visant à montrer aux jeunes comment s'occuper de leur animal. Les jeunes sont accueillis
plusieurs fois par semaine dans un local où sont prodigués les soins et où ils reçoivent
conseils et aliments pour l'animal. Ils y rencontrent d'autres jeunes, sortent de leur isolement,
réapprennent à communiquer. Kim Monteith espère ainsi les aider à se réinsérer dans la
société, à acquérir des notions de responsabilité, à retrouver l'estime d'eux-mêmes et à rejeter
la violence inhérente à leur vie marginale et précaire. 30 jeunes ont bénéficié de cette aide en
2001. Ils sont 100 aujourd'hui et le programme voudrait s'étendre aux adultes vivant dans la
rue ainsi qu'aux prostituées.
Joan K. Dalton est familiarisée avec les programmes utilisant des chiens dans les prisons
américaines. En 1993, elle veut tenter l'expérience dans un
centre d'éducation fermé pour
jeunes délinquants dans l'Oregon (USA). Des adolescents, rejetant toute autorité, exclus de
l'école, confrontés à la drogue et à l'alcool, incarcérés pour avoir commis des vols, des viols,
voire des meurtres participent au programme. Chacun d'eux se voit confier un chien issu d'un
refuge et souffrant de désordres comportementaux. Le but : s'en occuper, en prendre soin et le
(ré)éduquer en vue de sa future adoption. Un véritable programme pour « apprendre
ensemble » : apprendre à se contrôler, à reconnaître l'autre, à accepter l'autorité. De ces
longues heures passées ensemble naît aussi une relation émotionnelle, un amour
inconditionnel qui aident à se reconstruire. Les jeunes acquièrent des valeurs fondamentales,
apprennent à être responsable, retrouvent un comportement social pour avoir une chance de se
réinsérer à leur sortie du centre. Le chien lui aussi profite de cette relation : soins médicaux,
nourriture, thérapie comportementale, relation privilégiée avec l'adolescent, travail avec une
équipe compétente. Tout est fait pour que l'animal se sente bien, se réconcilie avec lui-même
et avec l'Homme en général avant de trouver une famille adoptive où il finira ses jours en
toute quiétude. Les résultats sont encourageants. Aucun des jeunes ayant participé au
programme n'est retourné dans l'univers correctionnel après sa libération.
En Espagne, ce sont
les jeunes drogués du centre El Batan (Madrid) qui ont profité d'une
expérience similaire sous la conduite du Dr Jorge Verdasco Novalvos, vétérinaire et
statisticien de formation. En vivant au contact de l'animal (des Labradors et des Golden
retrievers) et en contribuant à leur éducation, les jeunes drogués sont responsabilisés et
retrouvent des repères qui rendent leur quotidien pus supportable. Ils ont une mission et se
sentent enfin utiles car les chiens qu'ils sont chargés d'éduquer sont destinés à devenir des
chiens d'assistance auprès de personnes souffrant d'un lourd handicap. Les jeunes y trouvent
une valorisation, un support social qui peut faciliter leur retour à une vie « normale ». Selon
les résultats observés, la phase de sevrage serait moins pénible. Quant aux chiffres, ils sont encourageants : 38,7% des patients qui sont suivi le programme ont terminé le traitement avec succès pour 16,6% de non-participants. Seuls 30% des participants ont abandonné le traitement pour 52,7% des autres. C'est un début mais il est prometteur d'autant que ce type de « traitement » pourrait contribuer à l'évolution de l'image du drogué aux yeux de la société. Alon Wasserman, psychothérapeute clinicien de l'Université d'Haifa en Israël est confronté dans sa pratique aux victimes de violence : attentats, tentatives de meurtres, viols, catastrophes … Parmi elles, les
victimes d'attaques terroristes. Comment aider ces personnes anéanties psychologiquement et bien souvent physiquement à retrouver une vie normale, à se réinsérer dans la société, à se réconcilier avec le monde qui les entoure ? Alon Wasserman aime les animaux et possède une chienne nommée Nala qui lui apporte un véritable soutien dans la vie et lui fait oublier les horreurs dont il est le témoin. Il a alors l'idée de faire intervenir Nala dans ses séances de travail, dans l'espoir qu'elle joue un rôle positif auprès des patients. Débordante de joie de vivre et d'énergie, la chienne prend son rôle très à cœur et bouleverse du jour au lendemain les séances. Elle réussit à capter l'attention de patients en proie à de grave désordres émotionnels, anxieux, dépressifs voire même agressifs … tous symptômes qui ont des répercussions au niveau de leur vie familiale, professionnelle ou dans leurs études. La chienne créée une atmosphère ludique et relaxante qui facilite le dialogue entre le thérapeute et son patient. Bien plus, elle suscite aussi l'empathie du patient qui s'adresse à elle (un être qui ne le juge pas) pour évacuer la souffrance et le sentiment de culpabilité (pourquoi avoir échappé à la mort et pas les autres ?) qui le rongent. En 4 années de travail avec Nala, Alon Wasserman a obtenu des résultats très encourageants qu'il souhaite voir se développer dans son pays mais aussi faire connaître partout où l'amplification du terrorisme menace de faire de plus en plus de victimes. Nancy Edwards et son équipe de chercheurs, dont le centre d'étude sur les relations homme-animal travaille pour l'Université de Purdue (Indiana/USA), ont voulu vérifier auprès de
patients Alzheimer l'effet apaisant reconnu aux poissons d'aquarium. Trois unités de soins spécialisées situées dans des hôpitaux de Foride et de Caroline du Nord ont été choisies pour mener une étude auprès de personnes souffrant de démence et connaissant les problèmes de nourriture (perte de poids et donc affaiblissement et aggravation de l'état général) souvent lié à cette pathologie. 70 personnes (52 femmes et 18 hommes) âgées de 82,2 ans en moyenne ont été retenus pour participer à ce programme. Après avoir observé leur comportement alimentaire et mesuré leurs apports nutritionnels pendant 3 semaines, l'équipe a introduit un aquarium dans la salle à manger et l'a présenté aux patients qui se sont alors installés face à celui-ci pour prendre leur repas. Les données collectées un mois plus tard étaient sans équivoque. L'apport nutritionnel des malades avait augmenté de 33,8% et aucun n'avait perdu du poids, 62 d'entre eux ayant même grossi et ce pour la première fois depuis le déclenchement de la maladie. Le personnel a également noté une nette diminution des comportements agressifs habituels. Pour les chercheurs, la présence de l'aquarium, le mouvement lent et harmonieux de ses occupants ont apaisé les craintes des malades et leur ont permis de se concentrer sur leur repas. En France, à Strasbourg, c'est une jeune femme qui se bat pour protéger la relation privilégiées entre les personnes en difficultés et leur animal de compagnie. Marquée par son travail dans une association utilisant la thérapie par le cheval, Sabine Roubire a eu envie de monter son propre projet. Après être retournée sur les bancs de l'école pour étudier la sociologie, elle a rencontré des professionnels qui l'ont guidée dans sa démarche. Celle-ci a
commencé, avec l'aide des services sociaux, par une étude sur les
personnes seules vivant en
compagnie d'un chien. Les personnes interrogées ont toutes souligné combien leur animal
leur permettait de moins ressentir les effets de la solitude, de conserver des habitudes
quotidiennes et de garder des contacts avec les autres. D'où l'idée de créer, en 2003, une
association chargée de placer les chiens des personnes hospitalisées dans des familles
d'accueil. En 1 an, la jeune femme a trouvé et sélectionné les familles d'accueil qui ont
permis de répondre aux premières demandes : 7 chiens ont déjà été placés pour des séjours
variant de 2 jours à 5 mois. Et cela continue … Une aide que Sabine Roubire voudrait étendre
à d'autres services sociaux et maisons de retraite de la ville, en proposant aussi d'autres
interventions comme promener les chiens, les emmener chez le vétérinaire . Ce qui
permettrait de faciliter la présence de leur animal aux côtés des personnes âgées, qu'elles
vivent seules ou en institution.
C'est grâce à de telles études que pourront être rassemblées des données scientifiques, encore
trop rares aujourd'hui, qui permettront de convaincre médecins, psychologues et autres
experts de la santé, d'associer des animaux aux soins médicaux et d'approuver, voire
d'encourager, l'usage de ces thérapies peu traditionnelles.
La Belgique particulièrement à l'honneur
Nul n'est prophète en son pays et … c'est bien dommage ! On ne parle pas assez de ce qui se
passe chez nous. Pourtant il fut beaucoup question de la Belgique et de ses réalisations lors
de cette conférence.
Outre Ethologia qui occupait un
stand d'information dans le hall d'exposition, une
vingtaine de Belges étaient présents à Glasgow. Pas uniquement au titre de participants mais,
pour plusieurs d'entre eux, comme intervenants et/ou récipiendaires de prix ou distinction
honorifique.
A commencer par Liliane Bodson, chargée de cours à la Faculté de Philosophie et Lettres,
département des sciences de l'antiquité à l'Université de Liège, qui s'est vu décerner le
« Distinguished Scholar Award » pour ses publications et sa large contribution scientifique à
une meilleure compréhension de la relation homme-animal. Liliane Bodson enseigne la
langue, l'écriture et les auteurs grecs anciens. Cette passionnée de l'antiquité classique
s'intéresse tout particulièrement aux relations homme-animal à travers cette période de
l'histoire de notre civilisation. Elle est l'initiatrice des colloques interdisciplinaires d'histoire
des connaissances zoologiques.
Des interventions remarquées aussi, comme celle de Daire Quinlan, représentant l'asbl
« Un chien pour un sourire » et qui a présenté le projet développé par celle-ci au sein de
l'unité pédiatrique de l'hôpital de la Citadelle à Liège. Soutenu par l'équipe médicale, ce
programme permet aux enfants hospitalisés pour des interventions ou des maladies
ponctuelles ou dans le cadre de traitements chroniques (parfois lourds), d'avoir des activités
récréatives et éducatives (apprendre à connaître et comprendre le chien, à bien s'en occuper)
ou de simples séances de contacts (toucher le chien, le caresser, se confier à lui …). Tout cela
avec des chiens spécialement préparés et encadrés par des bénévoles formés à cette mission,
pour aider les enfants à rompre avec la routine hospitalière, pour combler les ruptures
affectives et relationnelles, pour leur offrir un moment de répit. Les effets de ces activités, qui
rencontrent déjà un grand succès, font l'objet de mesures précises s'inscrivant dans un
programme de recherche scientifique menée conjointement par les facultés de psychologie et
de médecine vétérinaire de l'Université de Liège.
Le Dr Vet. Tiny De Keuster a, quant à elle, animé une session spéciale consacrée à la
prévention des morsures d'enfants par les chiens. De récentes études menées en Belgique
indiquent clairement leur survenance à domicile (65%), chez de jeunes enfants (5ans en
moy.), avec un chien bien connu de ceux-ci et au cours d'une interaction entre l'enfant et
l'animal. D'où l'importance des outils et campagnes de sensibilisation et d'éducation à une
bonne relation enfant-chien. Parmi ceux-ci, un projet de programme informatique ludique et
éducatif à destination des plus jeunes (< 6ans).
Autre session spéciale : le séminaire consacré à l'animal en ville. La Belgique était invitée
à y faire part de son expérience. Après un bref rappel par Ethologia de la politique menée
avec succès, depuis une dizaine d'années, par des
villes et communes belges pilotes (notamment Gand et Jette), c'est la commune de
Schaerbeek qui fut conviée, en la personne
d'Eric De Leeuw, responsable des espaces verts, à présenter son approche globale et originale
pour une
gestion efficace et une cohabitation harmonieuse entre les habitants et les
animaux. La commune a installé près de 100 toilettes pour chiens. Outre la qualité des
équipements et un entretien régulier, leur succès repose sur une communication très
personnalisée. En complément à la communication classique et aux fêtes de quartier pour
inaugurer les nouveaux aménagements, la commune s'efforce d'encourager et de motiver les
habitants en récompensant officiellement, chaque mois, 25 chiens « civiques » et leur maître
« sympa » qui les ont habitués à utiliser les équipements canins. Les heureux bénéficiaires,
distingués par le personnel d'entretien, reçoivent à cette occasion une médaille, un diplôme et
un colis cadeau pour l'un d'eux tiré au sort. Et ce n'est pas tout. Des campagnes périodiques
de stérilisation des chats errants sont organisées, en collaboration avec une SPA et les
nourrisseurs. Ces derniers sont par ailleurs invités à se faire connaître à l'administration
communale qui leur octroie une « carte d'accréditation », après signature d'une charte de la
propreté où leur sont données les règles à respecter (aliments conseillés/déconseillés, horaires,
types de récipients à utiliser, maintenance du lieu …). Quant au prochain projet, il concerne
les pigeons et prévoit l'installation et la gestion (nourrissage et reproduction) de 3 à 4
pigeonniers aux endroits stratégiques.
Parallèlement à ces présentations, une session de posters proposait 79 sujets. 3 projets
belges y figuraient dont l'un se vit décerner le prix du meilleur poster pour la nouveauté et la
qualité du sujet. Il s'agit de
« Le chien, animal médiateur dans l'audition d'enfants
abusés », résumé d'une expérience menée pendant 5 ans par Nelly Creten, enquêtrice à la
police fédérale (Service judiciaire de l'arrondissement de Hasselt). Au cours de ce travail, qui
n'a malheureusement jamais bénéficié de la moindre reconnaissance chez nous, cette dernière
a pu mettre en valeur les extraordinaires capacités d'accueil, de réconfort, d'apaisement et
d'encouragement de son chien qui en ont fait, dans cette difficile mission, un précieux
auxiliaire. Au cours des 5 années qui ont fait l'objet d'observations, plus de 100 enfants par
an (filles et garçons de 3 à 14 ans) ont été auditionnés au cours d'une séance unique de 20
min. à 1h max., en présence du chien. Qu'ont montré les résultats ? Par sa présence attentive,
sa neutralité, sa capacité d'écoute infinie, ses sollicitations aux contacts (poser la tête sur les
genoux de l'enfant, le regarder intensément, tendre la patte, lécher furtivement, se faire
caresser …), l'intérêt et la curiosité qu'il suscite, le chien met l'enfant en confiance, brise sa
solitude et son silence, ne le « juge » pas, le « protège » et l' »accompagne », réduit son
anxiété et/ou son agressivité, l'encourage à s'exprimer, le soulage d'un lourd secret … Le
chien est aussi un moyen de projection : l'enfant éprouve moins de difficultés à parler
directement à l'animal ou, à travers celui-ci, à l'adulte en face de lui … Une approche
intéressante qui devrait retenir toute l'attention à l'heure où l'on se préoccupe tant de l'accueil
des victimes et de l'aide à leur apporter. Plus encore lorsqu'il s'agit des plus fragiles d'entre
elles : les enfants !
Présentes aussi, deux responsables du service Education-Santé de l'ONE (Office de la
Naissance et de l'Enfance – Communauté française de Belgique) qui présentaient le poster
« L'enfant et le chien, de la sécurité à la complicité » décrivant la vaste campagne
d'information et de sensibilisation développée dans le cadre de la prévention des accidents
domestiques. Destinée aux professionnels de la petite enfance et aux familles, cette campagne
propose différents outils de formation et d'accompagnement, en vue de garantir une
cohabitation harmonieuse enfant-chien, que ce soit à domicile ou en milieu d'accueil. Elle fait
suite à 2 enquêtes internes, l'une qui fait état de situations à risques observées dans certaines
familles, l'autre qui relève la présence d'animaux de compagnie chez la moitié des gardiennes
encadrées. Elle s'inscrit aussi dans le prolongement d'une étude réalisée par les pédiatres
belges, qui montre que 65% des cas de morsures d'enfants par un chien surviennent à
domicile, avec un animal bien connu de l'enfant, que tous les cas observés se sont déroulés en
l'absence de l'adulte et que 2/3 des accidents ont été induits par un comportement inadéquat
de l'enfant. Tous accidents donc qui auraient pu être évités grâce à un meilleur contrôle des
parents et un apprentissage de l'enfant aux gestes appropriés. Conscient de l'apport positif de
l'animal pour l'enfant, l'ONE a décidé de ne pas interdire cette présence en milieu d'accueil
mais de la lier à certaines conditions et précautions. D'où l'objet de cette campagne qui
s'accompagne de différents outils, largement diffusés dans les milieux concernés.
Quant à la Faculté de Médecine Vétérinaire de l'Université de Namur, représentée par le
Prof. Giffroy, elle présentait les résultats de l'enquête «
La place de la relation homme-
animal dans les études vétérinaires ». Effectuée chaque année, cette enquête révèle que si les
étudiants sont motivés par leur amour des animaux, ils ne réalisent généralement pas qu'au
travers de la santé et du bien-être animal, c'est à la santé et au bien-être humain qu'ils
touchent. Ce qui a motivé l'organisation d'une action de sensibilisation au travers de cours et
de séminaires ainsi que la réalisation d'un travail personnel.
Voilà de quoi encourager tous ceux et celles qui s'attachent dans notre pays à mettre en
valeur l'importance et les effets bénéfiques d'une relation harmonieuse et responsable
avec les animaux de compagnie.
Prochain rendez-vous dans 3 ans. La 11ème conférence sur les Relations Homme-Animal se
déroulera à Tokyo du 5 au 8 octobre 2007 sur le thème « Partenariat pour une cohabitation
réussie » !
Pour plus d'informations : Ethologia asbl, rue Konkel 87-89, 1150 Bruxelles
Tél : 02.772.73.36 – courriel :
[email protected]
Source: http://www.ethologia.be/beelden/ethnews110F.pdf
letters to nature 9. Gatz, C. Chemical control of gene expression. Annu. Rev. Plant Physiol. Plant Mol. Biol. 48, 89–108 high-affinity epitope tag so that the resulting fusion proteins are expressed under the control of their natural promoters. The fusion 10. Gatz, C., Frohberg, C. & Wendenburg, R. Stringent repression and homogeneous de-repression by tetracycline of a modified CaMV 35S promoter in intact transgenic tobacco plants. Plant J. 2, 397–404
WASTE MANAGEMENT PLAN FOR THE MALTESE ISLANDS A Resource Management Approach Final Document January 2014 Foreword It is my pleasure to be able to present Malta's Waste Management Plan for the Maltese Islands which covers the period up till 2020. We have purposely given this Plan a resource management approach for we firmly believe that waste is increasingly becoming a resource from which we do not only derive recycled materials, that lengthen the life cycle of virgin resources, or embedded energy but also a greener economy and the creation of more green jobs in line with the architecture of modern economies. I am proud at what we have been able to achieve in such a short time. Upon coming into office we found that we had a very tight deadline by when to submit Malta's Waste Management Plan and Waste Prevention Plan. I was firmly of the belief that success in this sector can only be achieved if society were to make the required commitment. To this effect the authors of this Plan agreed to undertake as wide a consultation exercise as possible during which we met interested stakeholders, initially, without any preconceived ideas and, later, put out a draft Plan for further consultation in parallel with an SEA which was being conducted pari passu with the development of this Plan. On paper, I am confident that the Plan will find the approval of a wide majority of society whatever walk of life they come from. However, the proof of the pudding is in the eating and this Plan's success on the ground can only be achieved if every member of society assumes his and her responsibility in committing to the national waste management agenda. What we are proposing is not any different from success stories in other fellow European countries and which have come about through multi-stakeholder commitments. Malta is a very small country where the impacts of environmental problems can be felt throughout the islands. Therefore no one can be detached from this problem. It is now time to turn this challenge into an opportunity. Better waste management practices, including minimizing our waste, will undoubtedly re-size the problem we are faced with, require less of an infrastructure and hence have a lower impact on the environment. An out of sight, out of mind approach can only lead to a more expensive waste management system and one where the cost of inaction is high. We have witnessed the concerns of those who live in the proximity of sites designated for waste management facilities. The consequence of inaction will mean that more of our limited land areas will have to be dedicated to such. This would clearly go against our obligation to bequeath to future generations an environment which is not undermined by the consequences of our irresponsible behavior. Government is committed as much on this agenda as it is on other aspects within the national context. My appeal is for you to embark upon this journey with us with a mindset that realizes that your effort is an investment for yourself, your family and your future generations. Leo Brincat Minister for Sustainable Development, the Environment and Climate Change