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Le Soir Samedi 6 et dimanche 7 septembre 2014
Le Soir Samedi 6 et dimanche 7 septembre 2014
48 WEEK-end CULTURE
CULTURE WEEK-end 49
Willkommen, Bienvenue, Welcome au Cabaret
6 & 7 septembre 2014
Michel Kacenelenbogen crée « Cabaret ». Pour cette production, le directeur
« Je me suis assis dans la salle, et j'ai pleuré »
A JOËLLE MILQUET
À JOËLLE MILQUET
du Public débarque au National, chez son meilleur ennemi, Jean-Louis Colinet.
liberté d'expression est de plus en
plus censurée. Ce qui pourrait s'ex-
primer librement est censuré par le
pouvoir économique. Depuis 10 ans,
dans toute l'Europe, on voit dimi-
nuer les montants destinés à la
culture. Quel moyen plus puissant
de censurer les artistes que de dimi-
nuer les moyens culturels ? Quand
Les artistes Au total, ce sont
un théâtre ferme parce qu'il n'a plus
55 personnes qui travaillent
est l'événement de la rentrée ! En
de quoi fonctionner, ce sont tous les
à ce projet, sur le plateau ou
créant
Cabaret, comédie mythique
artistes que l'on censure. »
«
J'ai trois souhaits à adresser
«
1) Quand les moyens se
en coulisses. Maquilleuse,
de Broadway, Michel Kacenelenbo-
Directeur du Théâtre National,
à la nouvelle ministre de la
raréfient, il faut faire des
coiffeuse, costumière, ingé-
gen prépare un petit électrochoc qui accueille la création de ce Caba-
Culture. 1) Qu'elle défende les
choix. Qu'on arrête d'être dans
nieur son, scénographe,
dans la capitale belge. Avec cette mé- ret, Jean-Louis Colinet établit lui
travailleurs de la culture
le saupoudrage : on soutient
créateur lumières. Rien que
ga production, qui démarre au aussi un parallèle entre les années
comme les travailleurs de
ou on arrête. Les choix
sur la scène, ils seront 25
Théâtre National avant de sillonner 30 et notre situation actuelle :
l'enseignement : je plaide
peuvent faire grincer des
acteurs, chanteurs, danseurs
Namur, Liège ou Louvain-la-Neuve,
« L'histoire ne se répète pas, elle bé-
l'égalité des chances. Aujour-
dents, mais sinon c'est l'étouf-
ou musiciens.
le metteur en scène est peut-être en
gaye. Je ne dirais pas que Cabaret
est
d'hui, ce n'est pas le cas. Les
fement, la régression. 2)
Le coût Un million d'euros.
passe de prouver que la comédie mu-
une pièce militante mais elle évoque
travailleurs de l'enseignement,
Qu'au sein du budget de la
Les prix De 10 à 70 euros.
sicale n'est pas si incompatible avec
une réalité qui fait écho à ce que nous
Communauté Française, la
Les dates Du 11 septembre
l'ADN de notre plat pays. New York,
vivons aujourd'hui. Il y a un mo-
sont indexés, ceux de la
culture ne fasse pas les frais
au 1er octobre au Théâtre
Londres ou Paris en ont fait des
ment où tout peut basculer. Ça peut
culture ne le sont pas. C'est un
des réductions budgétaires. 3)
National. Mais aussi les 19
marques de fabrique culturelles,
devenir très brutal. C'est déjà évident
point fondamental. 2) Qu'elle
Que la ministre de la culture
et 20/11 à la Maison de la
pourquoi pas Bruxelles ?
dans des pays comme la Hongrie.
intègre puissamment que la
défende avec âpreté la ques-
culture d'Arlon, du 19 au
Attention, si la pièce démarre bien
Sous son gouvernement d'extrême
culture est un pilier essentiel
tion du statut de l'artiste qu'il
31/12 au Théâtre de Liège, le
dans le strass et les paillettes qu'on
droite ultranationaliste, ce qui se
de la démocratie. 3) Ou il y a
faut revoir. 4) Qu'elle soit
2/1 au C.C. de Huy, du 27 au
attend de ce genre d'exercice, Michel
passe au niveau du théâtre est fla-
plus d'argent pour la culture,
attentive à la question des
31/1 au Théâtre de Namur,
Kacenelenbogen prévient :
« Au dé- grant avec des limogeages de direc-
ou il faut réduire le nombre
jeunes générations. La profes-
du 3/3 au 8/3 à Louvain-la-
but, le spectateur aura tous les re- teurs d'institutions, l'imposition
d'institutions pour que la
sion devient vieille. Je défends
Neuve, du 6 au 9/2 à Neu-
pères classiques de la comédie musi- d'un type de programmation qui
restriction budgétaire ne soit
l'idée que les théâtres peuvent
châtel, les 13 et 14/2 à Fri-
cale mais, au fur et à mesure, on ira doit faire appel au fonds national
pas payée par les artistes.
aussi être dirigés par des
bourg. Tel. 0800.944.44.
vers quelque chose de plus âpre et hongrois. Là-bas, on ne met déjà
Entre les deux, ce serait la pire
jeunes. » Plaide-t-il pour son
contemporain. » L'histoire – popula-
plus de gants. »
des choses. 4) Qu'elle me
remplacement par le met-
risée en 1972 par le film de Bob
Le fond de
Cabaret sera donc poli-
soutienne énormément. »
teur en scène Fabrice Mur-
Fosse avec Liza Minnelli – est celle tique mais porté par une forme ex-
gia ? «
Non, il y en a beau-
d'un cabaret à Berlin dans les années plosive qui convoque le jeu, la mu-
Jean-Louis Colinet, directeur du Théâtre National, et Michel Kacenelenbogen, directeur du Public, réunis sur le plateau de Cabaret, spectacle hors normes
coup d'autres. »
30. Fraîchement débarqué, le jeune sique et la danse. On compte Thierry
qui a, contre toutes attentes, réunit ces deux personnalités fortes du théâtre belge. SYLVAIN PIRAUX.
Américain Cliff Bradshaw découvre Smits à la chorégraphie et Pascal
le Kit Kat Club, une sulfureuse boîte Charpentier à la direction musicale,
Théâtre de la Place. Il était rare que M.K.
tiques prises dans le futur, ce n'est
de nuit où se produit la sensuelle mais aussi une quinzaine d'artistes
L a transgression de «Cabaret» se
nous ne soyons pas d'accord sur une Il y a quelque chose de transgressif pas un cadeau! Donc candidat? Je
Sally Bowles. Autour d'elle, l'extrava- sur scène.
« On a fait des auditions,
vérifie autant sur scène que dans
série de choses. On a eu pendant près dans le fait que Jean-Louis et moi ne sais pas. Disons que si un conseil
gant maître de cérémonie Emcee et rappelle le metteur en scène.
Pour
la coulisse. Que le théâtre Le Public
de 30 ans des discussions régulières ayons décidé de faire cette chose-là d'administration et des responsables
DÈS LE 10 SEPTEMBRE AU CINÉMA
sa bande de boys and girls parodient
faire une comédie musicale, on ne
présente une de ses productions au
et nous n'avons jamais eu de pro- ensemble. On le sent aux réactions politiques souhaitent que j'y sois,
le beau monde. Toutes les provoca-
peut pas prendre des artistes qui
Théâtre National n'est en effet pas
blèmes de communication. Il m'a dans le milieu artistique.
j'écouterai avec plaisir ce qui est
tions semblent permises au Kit Kat
savent un peu chanter ou un peu
chose banale. Jean-Louis Colinet a
fallu un peu de temps pour peut-être J-L.C.
Kat et pourtant, même à l'abri de
danser. Ça ne suffit pas. On a
fait du National ce qui se fait de
avoir un regard plus ouvert. Est-ce Mais le public, les gens, qu'est-ce J-L.C. Mais ce n'est pas comme cela
cette enclave de liberté grondent les
d'abord rencontré 300 personnes,
mieux en théâtre belge aujourd'hui,
que c'est l'âge ? On se retrouve à pas- qu'ils savent de ça ? Rien ! Qu'est-ce que ça va se passer. Au National,
premiers murmures du fascisme.
puis, sélection après sélection, on a
et Michel Kacenelenbogen a fait de
ser des bons moments ensemble. Je qu'ils s'en foutent des chapelles théâ- c'est le conseil d'administration qui
« Cabaret
me hante depuis toujours, finalement retenu un groupe de 18
son Public un succès phénoménal.
lui ai fait part dans un de ces bons trales entre machin qui n'aime pas décide.
reconnaît le metteur en scène et co-
personnes sur le plateau. A ces audi-
L'un est le poids lourd au rayon des
moments, d'une utopie, à la base de truc muche, entre untel qui ne joue- M.K. C'est quand même lié au pou-
directeur du théâtre Le Public.
C'est tions se sont présentés des artistes
subventions et l'autre a bousculé en
ce qui a généré l'ouverture de mon ra plus jamais avec un autre, etc. voir politique, qui subventionne une
en voyant le film que je me suis dit francophones, flamands, anglais,
affirmant qu'on pouvait faire du
théâtre : « Cabaret ». Mais je lui ai Les rôles des théâtres subventionnés, institution. Cela ne se fait pas sans
que j'ouvrirais un jour un théâtre. etc. On a vu débarquer des tas de
théâtre privé en Belgique. Long-
dit : « C'est impossible au Public ». c'est quand même d'accueillir le pu- accord, même si le conseil est souve-
Cette œuvre raconte à quel point, gens qu'on ne voit pas habituelle-
temps opposés sur la rationalité des
Un mois et demi après, je lui dis : blic le plus large possible et dans ce rain.
dans un monde où l'expression libre ment sur nos scènes. Quand la sélec-
subventions allouées, on les a sou-
« Le seul endroit où je pourrais le sens-là, les idées de collaborations
est prise en otage, l'espace de la scène tion s'est affinée, on s'est rendu
vent présentés comme des frères en-
faire, c'est chez toi. » Je lui explique multiples, on n'a rien inventé hein, Il ne faudra plus être socialiste, vu
reste l'endroit par lequel on a le droit, compte que c'était intéressant d'avoir
nemis. D'où le côté exceptionnel et
tout le rapport à la transgression elles sont importantes.
que la ministre est CDH ?
et le devoir, de remettre en cause le un mélange d'artistes francophones
improbable de cette rencontre.
qui m'intéresse dans cette œuvre, et
système en place. Les cabarets berli- et flamands. » Un mélange idoine
il me dit, « C'est dingue, la trans- Cela fait jaser quand même : Michel
C'est beaucoup plus complexe que ce-
nois étaient, à l'époque, le dernier re- pour chanter le célèbre refrain
Jean-Louis Colinet, quel sentiment
gression me paraît aussi importante ne rêve-t-il pas de succéder à Jean-
la. Quand Jean-Louis a été élu, le
père où l'on pouvait se moquer de « Willkommen, Bienvenue, Wel-
domine face à « Cabaret » ?
à différents niveaux ». Je lui ai ré- Louis ?
ministre était libéral.
tout. En 1935, le dernier cabaret sera come » au milieu des gambettes en
pondu : « Ou je fais Cabaret chez toi M.K.
détruit pour cause d'immoralité. Je porte-jarretelles de Cabaret.
Vous ne diriez donc pas non ?
Je n'ai pas encore vu les répétitions, ou je ne le fais pas. » Et ce fut oui.
J'ai appelé Jean-Louis quand je suis
sens depuis plusieurs années que la
mais j'ai hâte. « Cabaret » est un en-
entré pour la première fois ici, le 18 M.K.
jeu qu'on partage tous les deux et un Pourquoi avoir dit oui ?
août dernier et je lui ai dit : « Je Je vous regarde dans les yeux :
projet aux contours singuliers. C'est J-L.C.
rentre dans ton théâtre ». Ça m'a fait j'aime beaucoup le théâtre Le Public
inhabituel pour moi de travailler J'avais envie de me lancer dans cette drôle quand je suis arrivé sur le pla- que j'ai fondé avec Patricia Ide. J'y
Pourquoi la Belgique
avec un autre théâtre situé à aventure-là. C'était aussi une façon teau. Je ne sais pas pourquoi, une suis très bien, je suis super-heureux
Bruxelles. À part le KVS.
forte d'indiquer cette dimension symbolique.
d'avoir eu une première mercredi –
d'ouverture du National à des pu- J-L.C.
« Conversations avec ma mère » –
fait de la résistance ?
Vous ne vous êtes pas dit : une
blics mélangés.
C'est impressionnant, non ?
avec Jacqueline Bir et Alain Leem-
comédie musicale, a priori, c'est un
poel et les gens debout dans la salle.
peu kitsch ?
Dans cette période-là, il s'avère que Un rêve se réalisait ?
C'est un lieu que j'ai fondé et que je
Jean-Louis a eu la gentillesse de ve- M.K.
considère comme un enfant. Mais
L 'Eldorado de la comédie musi-
garantie. Ici, nous ne bénéficions pas
Non. J'ai été tout de suite séduit. Le nir me voir jouer, de venir voir des Oui. Ça va paraître absurde, ridi- j'ai 54 ans aujourd'hui, je ne sais
cale reste New York et son cé-
de cette masse de public. On a un ob-
National doit être ouvert, comme il spectacles que j'ai mis en scène. On a cule, mais je m'en fous : c'est comme pas vous dire où je serai à 56 ans.
lèbre Broadway mais d'autres capi-
jectif de 15000 spectateurs pour
l'est à la société, au tissu théâtral qui aussi eu des discussions sur la ma- s'il me permettait un acte légitime.
tales européennes, comme Londres
Bruxelles par exemple et il faudra
l'entoure. Ce sont les 20 ans du Pu- tière théâtrale, sur ce que nous ai- C'est la puissance de l'institution. Quel est le défaut et la qualité de
(
Les Misérables, Mamma Mia) ou
réussir à amener des gens qui, a prio-
blic et j'ai trouvé que c'était normal mions l'un et l'autre. Ce n'est pas Elle était là et je pouvais travailler chacun ?
Paris (
Robin des Bois avec M.Poko-
ri, ne sont pas des spectateurs de co-
que le National s'y associe. C'est im- qu'une affaire d'amitié. Ce Monsieur là, moi. J'ai éprouvé la même chose J-L.C.
ra !), font depuis longtemps le pari de
médies musicales. Si je n'avais pas
portant aussi de casser les idées re- gère une maison et il a beau avoir quand j'ai été subventionné par les La qualité que je préfère chez Michel,
ces mega shows. En Belgique, à part
toutes les institutions – le National,
çues, les schémas. Les théâtres à l'esprit d'ouverture, il ne peut pas pouvoirs politiques. C'est comme s'il c'est son enthousiasme, sa convic-
quelques cas isolés dont
La Mélodie le Théâtre de Namur, le Théâtre de
Bruxelles ne travaillent pas souvent l'ouvrir à tout le monde.
y avait une nouvelle reconnaissance tion. Son défaut ? Parfois il pratique
du Bonheur la saison dernière par
Liège, etc. – qui participent à la pro-
dans la collaboration, chacun est
de quelque chose. Je suis moins ma- un peu l'emporte-pièce. Dans son en-
Ars Lyrica et Charleroi Pôle Lyrique,
duction pour me soutenir, je n'aurais
sur un morceau d'un même terri- Qu'est-ce que vous aimez ?
lade qu'avant, j'ai un peu guéri, thousiasme et son énergie, il casse
la comédie musicale est largement
pas pu le faire. » Pour atteindre ses
toire, en recherche de public.
grâce à l'écrivain Eckhart Tolle et à parfois des trucs sans le faire exprès.
boudée. Pourquoi ?
« Je ne pense pas objectifs,
Cabaret vise aussi un public
Michel Kacenelenbogen. Pour moi, Nous recherchons des spectacles qui son « Pouvoir du moment présent ». Il parle aussi trop des chiffres d'en-
qu'il s'agisse d'une question d'ADN international avec des opérations
c'est une aventure très particulière racontent une histoire. Que les gens Mais il y a eu un truc qui s'est passé trée.
incompatible avec la Belgique, mais marketing ciblées. L'équipe a par
parce qu'elle ne s'est fondée que sur entendent quelque chose qui nous quand je suis entré ici. J'avais de- M.K.
plutôt de moyens financiers, analyse exemple mis en place un partenariat
un rapport humain au départ avec tient à cœur à un niveau ou à un mandé à être seul. Je me suis assis et La qualité que je préfère chez Jean-
Michel Kacenelenbogen.
Monter une avec tous les concierges des grands
j'ai pleuré.
Louis c'est son regard sur l'acte théâ-
tral et le monde. Quand même ! Il
"une Gemma Bovery d'exception"
Plus de 300 artistes ont passé les
comédie musicale coûte très cher donc hôtels bruxellois pour prescrire la co-
auditions pour « Cabaret ». Au
le risque économique est gigantesque. médie musicale à leurs clients étran-
Vous n'êtes pas des frères ennemis ? En plus « Cabaret », ça raconte Cette direction du National vous en
prend ce truc dans une situation pas
beaucoup sur le monde d'aujour- rêvez ?
facile et il fait en dix ans émerger des
final, une vingtaine de comédiens,
La production de Cabaret
coûte un gers, généralement peu au fait de
chanteurs, danseurs et musiciens
million d'euros, ce qui n'est rien com- l'actualité culturelle de la capitale. Le
Depuis que nous travaillons tous les d'hui même s'il y a effectivement M.K.
artistes qu'on ne connaissait pas.
portent cette comédie musicale.
paré à ce que ça coûterait à New York spectacle leur sera largement acces-
deux dans le théâtre, les gens le tout le côté strass et paillettes de En tant que membre du CAD, j'ai Son plus grand défaut ? C'est qu'il
Sans compter les dizaines de pe-
ou Londres. La réputation interna- sible puisque les chansons sont en
disent. Or nous le sommes beaucoup toute comédie musicale. Je ne sais une vision assez claire de la réalité n'aime pas que moi. ■
tites mains qui s'activent en cou-
tionale des comédies à Londres ou anglais et que tout est surtitré en
moins qu'imaginé. J'ai été avec pas comment j'aurais réagi si Mi- économique du Théâtre National.
Propos recueillis par
lisses. D.R.
New York attire un public mondial. français, néerlandais et anglais. ■
Jean-Louis dans des jurys de conser- chel m'avait dit « je vais monter Mo- Diriger ce théâtre, s'il n'y a pas un
Si ça plaît, la réussite économique est
vatoire lorsqu'il était directeur du lière ».
certain nombre de décisions poli-
et CATHERINE MACKEREEL
Source: http://www.theatrenational.be/dbfiles/mfile/11100/11170/LESOIR_8SEPT14_WEB.pdf
Original Articles The war against Polypharmacy: A New Cost-Effective Geriatric-Palliative Approach for Improving Drug Therapy in Disabled Elderly People Doron Garfinkel MD1, Sarah Zur-Gil MA2 and Joshua Ben-Israel MD3 1Department of Evaluation & Rehabilitation, 2Pharmacy, and 3Directorate, Shoham Geriatric Medical Center, Pardes Hana, Israel
Ambulatory actigraphy correlates with apathy in mild Alzheimer's disease Renaud David, Alice Rivet, Philippe H. Robert, Veronique Mailland, Leah Friedman, Jamie M. Zeitzer and Jerome Yesavage published online 21 September 2010 The online version of this article can be found at: can be found at: Additional services and information for